Rory Kaplan, Michael Jackson et le Fairlight CMI : au cœur de la révolution sonore des années 80
En 1979, le Fairlight CMI (Computer Musical Instrument) débarque sur la scène musicale : le premier échantillonneur numérique commercialement disponible avec sa propre station de travail, une véritable révolution ! Abondamment utilisé par Peter Gabriel, Kate Bush, Jean-Michel Jarre et tant d’autres dans les années 80.
Son interface était composée de plusieurs “pages”, chacune correspondant à une fonction différente du système, la page R étant probablement la plus connue : c’est la page de séquenceur du Fairlight CMI “R” pour “Rhythm” (selon ses concepteurs australiens Peter Vogel et Kim Ryrie).
Elle permettait de programmer et d’éditer des séquences sous forme de barres graphiques (des séquences graphiques de sons affichés en barres représentant les notes, un peu comme une partition visuelle). On pouvait aligner des échantillons ou des sons sur une grille temporelle, avec quantification, boucles, et gestion polyphonique. Visuellement, ça ressemblait à un tableau à l’écran vert, avec des lignes horizontales (les notes/sons) et des colonnes verticales (les temps/mesures). C’est ce qui donnait au Fairlight son énorme puissance pour composer des morceaux entiers, pas seulement des sons isolés.
Beaucoup considèrent la page R comme l’ancêtre direct des séquenceurs modernes (Cubase, Logic, Ableton…), car c’était la première fois qu’on “voyait” la musique en blocs graphiques manipulables sur un écran d’ordinateur.
Grâce à cette fameuse page R, le système de séquençage du Fairlight CMI a tracé la voie pour tous les logiciels de musique que nous utilisons aujourd’hui. Les séquenceurs MIDI informatiques et les systèmes DAW qui constituent le pilier de la production musicale contemporaine partagent tous une lignée commune avec la page R du Fairlight CMI.
En 1981, Rory Kaplan commence non seulement à travailler avec le Fairlight CMI, mais en devient l’un des plus grands experts et ambassadeurs, lui ouvrant ainsi les portes vers Christopher Cross, Stevie Wonder et… les Jacksons.
Parmi la liste de ses nombreuses contributions à la discographie de Chick Corea, Rory est crédité pour la programmation de synthétiseurs et la programmation du Fairlight CMI, en tant que technicien clavier sur l’album éponyme du groupe « The Chick Corea Elektric Band » (1986).
Dans un documentaire de 1983, Rory Kaplan apparaît en tant que démonstrateur Fairlight, expliquant les capacités révolutionnaires de cet instrument qui coûtait alors l’équivalent de 130 000€ en monnaie actuelle !
À l’époque, l’omniprésence du Fairlight CMI dans la pop et la synthpop anglo-saxonnes était telle que les crédits de l’album « No Jacket Required » de Phil Collins en 1985 mentionnaient ironiquement : « There is no Fairlight on this record ».
Un son du Fairlight CMI a particulièrement marqué la production musicale : “l’orchestra hit”, que l’on peut entendre dans d’innombrables titres de pop, hip hop, new wave, dance et jazz. Le Fairlight CMI a permis aux musiciens d’échantillonner des sons du monde réel et de les manipuler de manières jusque-là impossibles, ouvrant une approche entièrement nouvelle de la production musicale.
Venez découvrir les coulisses technologiques qui ont façonné le son de Michael Jackson et de toute une génération !
https://www.helloasso.com/associations/on-the-line/evenements/mj-music-day-18-octobre-2025-lyon
#MJMusicDay #FairlightCMI #RoryKaplan #MusicTechnology #Sampling #MichaelJackson #ChickCorea #MusicHistory #Lyon #Synthesizers #VintageGear
Auteur : Jérôme Ferron
